SAMEDI 22 MAI 2021
9 h 30 (HAE)
Ersy Contogouris
Professeure adjointe, Université de MontréalDeborah de Robertis
ArtisteL’Origine du monde et Le miroir de l’origine : l’activation par Deborah de Robertis du tableau de Gustave Courbet (en français)
Deborah de Robertis présentant son œuvre Miroir de l’origine (2014)
Ersy Contogouris est professeure adjointe au Département d’histoire de l’art et d’études cinématographiques de l’Université de Montréal. Ses recherches portent principalement sur l’art des 18e et 19e siècles, ainsi que sur l’histoire de la caricature et de la satire graphique, qu’elle étudie au prisme d’approches féministes et queer. Elle s’intéresse à l’histoire de la performance du « corps-statue » (attitudes, tableaux vivants et autres) du 18e siècle à aujourd’hui. Elle est l’autrice de Emma Hamilton and Late Eighteenth-Century European Art: Agency, Performance, and Representation (2018) et la corédactrice invitée, avec Mélanie Boucher, du dossier « Stay Still : histoire, actualité et pratique du tableau vivant », publié dans la revue RACAR (2019).
https://histart.umontreal.ca/repertoire-departement/professeurs/professeur/in/in19752/sg/Ersy%20 Contogouris/
Artiste italo-luxembourgeoise née en 1984, Deborah de Robertis est une artiste conceptuelle qui réalise principalement des performances et des vidéos, mais aussi des photographies où elle se met en scène. Elle repense les modèles de l’histoire de l’art afin de reconstituer « le point de vue du nu féminin ». Dans cette optique, durant ses études à l’École de recherche graphique (ERG), elle réalise plusieurs vidéos-performances et notamment Le modèle à la caméra (2008) dont le titre évocateur met en abîme l’objet de sa recherche. Depuis 2014, elle travaille entre Paris, Bruxelles et Luxembourg. En 2014, elle a exposé son corps sous L’Origine du monde (1866) de Gustave Courbet au musée d’Orsay; en ouvrant son sexe elle expose ce qu’elle définit comme « l’œil du sexe ». Concernant la plainte pour exhibition sexuelle, l’artiste dénonce une « censure du regard ». Sa performance Le miroir de l’origine défend l’hypothèse que l’ouverture de son sexe expose symboliquement ce qu’elle définit comme étant un « trou », un « angle mort dans l’histoire du regard ». Par son geste elle renverse l’angle de vue sur le plan artistique, politique et historique. Une position que la philosophe Geneviève Fraisse décrit aujourd’hui plus largement comme le « corps qui regarde ».