VENDREDI 21 MAI 2021
11 h 30 (HAE)

Jessica Minier

Doctorante, Université du Québec en Outaouais (UQO)

Les dessins physionomiques de Charles Le Brun et les miroirs du Louvre : appropriation populaire des collections du Roi en contexte révolutionnaire (en français)

 
Constant Bourgeois, Galerie d’Apollon au Louvre avec l’exposition des dessins (vers 1797)
Crédit : RMN-Grand Palais, Paris, Art Resource, New York
Bien que les technologies rendent les manifestations d’identification du public aux œuvres plus visibles, il ne faut pas négliger les occurrences historiques. Des dispositifs de l’époque révolutionnaire ont su susciter, intentionnellement ou non, l’interaction entre les corps représentés et les corps présents dans l’espace d’exposition. C’est le cas de l’exposition des dessins des grands maîtres présentée en 1797 au Musée central des arts (aujourd’hui Musée du Louvre). Dans la salle d’exposition, des miroirs étaient encastrés dans les murs. Spontanément, les visiteur.euse.s en ont fait usage pour comparer leur propre visage aux dessins physionomiques de Charles Le Brun. En sachant que cette première exposition de la collection d’art du Roi avait pour objectif sa réappropriation par le public, cette communication démontrera que cette « incorporalisation » des dessins est source d’identité et stimule la réappropriation des collections dans un contexte politique pour le moins instable, mais déterminant.

Jessica Minier est candidate au doctorat en muséologie à l’UQO. Elle s’intéresse à l’acquisition conjointe d’œuvres d’art, par deux ou plusieurs institutions muséales, comme nouvelle modalité de muséalisation. Ses recherches de maîtrise, financées par le FRQSC et le CRSH, portaient sur le commissariat participatif, soit l’inclusion du public dans le processus de conception d’expositions. Jessica Minier est actuellement assistante de recherche de la professeure Mélanie Boucher au sein du groupe de recherche Origine et actualité du devenir objet du sujet : se recréer au musée, dans les expositions, financé par le CRSH, et au sein du Groupe de recherche et de réflexion CIÉCO : Collections et impératif évènementiel/The Convulsive Collections. Elle œuvre également au sein de la Galerie UQO, à titre d’assistante à la direction et responsable des communications.